Vous avez envie de changer des pâtes-riz-patates ? Vous cherchez à diminuer le gluten dans votre alimentation ? Vous aimeriez un accompagnement original ? Et alors, connaissez-vous le far noir ?
C’est l’une des composantes du kig ha farz, c’est ce qui le différencie des pots-au-feu, potées, garbures et autres couscous : le far noir est une pâte de sarrasin (ou blé noir, c’est la même chose), cuite dans un sac de toile plongé dans le bouillon.
Du coup, pour déguster ce fameux far noir, eh bien oui, il faut des heures de préparation, du bouillon, du jarret, du lard, des légumes… Puis il faut le tour de main pour bien émietter le far cuit.
Dommage, car le far noir, c’est délicieux, c’est plein de vitamines et autres bonnes choses, c’est l’accompagnement que vous recherchez !
Le far noir, cela se présente comme une masse grisâtre émiettée, oui, ce n’est pas très glamour dit comme ça, regardez plutôt la photo : en accompagnement d’un poisson, ça aura une sacrée allure !
Et nous en arrivons à l’objet de cet article : comment faire un far noir minute ?
Cuisine à l’Ouest a testé pour vous deux techniques.
Le far noir au micro-ondes
Vraiment facile : vous mettez votre pâte dans un récipient qui va au micro-ondes. 3 minutes à puissance maxi, vous sortez quelque chose d’assez peu prometteur, c’est cuit et solide sur les bords, c’est encore liquide au centre… Qu’importe ! Vous touillez à la fourchette (au fouet, comme sur la photo, c’est tentant, mais pas très pratique en réalité), vous brisez bien tout ce qui est solide, et vous remettez la bouillasse pour à nouveau 3 minutes de cuisson. Vous ressortez la chose, vous recommencez le labour à la fourchette, et ô miracle, ça se transforme, là sous vos yeux, en far noir aussi joli que celui de Mémé ! Si c’est vraiment nécessaire, si vous n’avez pas atteint la consistance désirée, remettez une minute au micro-ondes.
Le far noir à la poêle
Autre technique : versez votre pâte de blé noir dans une poêle (on a utilisé une poêle wok), commencez la cuisson à feu moyen, émiettez au fur et à mesure avec une cuillère en bois ou une fourchette. Vous allez assez rapidement obtenir la bonne consistance. C’est moins facile qu’au micro-ondes, on tâtonne un peu (on a couvert à mi-cuisson, pour accélérer le processus), mais l’avantage, c’est qu’on peut directement prolonger la cuisson, avec éventuellement un peu de beurre supplémentaire, et ainsi obtenir un far noir croustillant.
Préparer la pâte de far noir
Petit rappel des proportions :
- 150 g de farine de blé noir
- 2 œufs
- 20 cl de crème fraîche
- 100 gr de beurre fondu
- 1/2 verre de lait
- Sel
Rien de plus simple : battez les œufs, ajoutez les autres ingrédients, c’est prêt. On peut laisser reposer, mais nous avons testé la cuisson immédiate, ça marche bien aussi.
Far noir version sucrée
Le far noir, qu’il soit cuit à la poêle ou au micro-ondes, peut aussi se servir sucré. Soit en sucrant la pâte, soit tout simplement en saupoudrant le far de sucre semoule avant de le servir, ça croque sous la dent, c’est encore meilleur !
Far noir version hyper-light
Le far noir, bien sûr que c’est bon : c’est tout plein de beurre et de crème ! Eh bien nous avons testé le far noir hyper-light : 150 g de farine de sarrasin, 1 œuf, de l’eau.
Résultat : la texture est vraiment moins agréable, un peu caoutchouteuse. Mais la saveur est là, c’est tout-à-fait mangeable.
PS : mais bien sûr, dès qu’on est plus que 4, la cuisson du far en sac c’est tout de même spectaculaire ! Les gens d’autres régions (ou même des Bretons pas très au courant des traditions) ouvrent de grands yeux quand on fait couler la pâte dans le sac. Il ne faut pas perdre ce geste, ni cette trouille qui nous saisit lorsque, vidant le sac après l’avoir pétri pour mettre son contenu en bruguns, on se rend compte que c’est pâteux et que ça mangue de cuisson, alors qu’on a tout bien fait comme d’habitude (question de qualité de farine, ou je ne sais quoi, mystère) . Cette trouille, qui n’existe pas avec le micro-ondes, fait pour moi partie intégrante de la préparation du farz sac’h ! Donc vive aussi la cuisson traditionnelle !
Ah ah, bien d’accord, l’incertitude fait partie du charme de la cuisine à la maison ! Il me semble avoir remarqué qu’il y a des différences de farines de sarrasin, et ça se ressent dans la texture finale et dans le goût…
Merci aussi de faire ressurgir ce terme de far sac’h (far en sac). Mon père, originaire du Trégor, disait que chez lui on ne parlait jamais de « kih ha farz », mais de far sac’h.