Le nombril de Vénus, vous l’avez sûrement remarqué lors de promenades dans les bois. Oui, cette jolie petite plante se mange, figurez-vous.
Mais commençons par les présentations : le nombril de Vénus pousse donc plutôt dans les endroits frais et ombragés, parfois même dans les murailles. Elle est très commune en Bretagne. Et chez vous ?
L’appellation bretonne du nombril de Vénus
Les gamins, qui ont, encore aujourd’hui, des réminiscences de langue bretonne, appelaient cette plante « krampouz mouzik » (krampouezh-maouezig semble être la vraie orthographe). Cela signifierait, d’après les linguistes bretons, crêpe boudeuse, ou crêpe de petit boudeur, ou peut-être crêpe de lutin, ou tout simplement petite crêpe). Nous, on penche plutôt pour l’explication des enfants : krampouz muzik, c’est la crêpe à musique.
Pourquoi crêpe à musique ? Parce qu’on pellicule l’extrémité d’une feuille, il reste la membrane inférieure, très fine mais malgré tout assez solide. On pose la feuille sur la langue, en prenant soin de laisser libre la pellicule. On souffle, la pellicule joue le rôle d’une anche, et ça fait du bruit. Ah ben oui, il faut s’entraîner, c’est un peu comme siffler ou faire sonner une herbe tendue entre ses pouces, il faut des centaines d’essais avant que ça marche. Les enfants peuvent être d’une infinie patience.
La saison du nombril de Vénus
En Bretagne, le nombril de Vénus offre ses feuilles pratiquement toute l’année. Dès la fin de l’hiver, de nouvelles feuilles très tendres pointent le bout de leur nez. Mais dès que la plante commence à manquer d’eau, elle fleurit, de longues hampes s’élèvent verticalement, les feuilles rabougrissent, rougissent et deviennent un peu amère.
Quelle que soit la saison, vous pourrez tout de même trouver de bonne feuilles dans les endroits plus frais, plus ombragés.
Manger le nombril de Vénus
Mais venons-en à notre sujet principal : alors, ça se mange, ce nombril de vénus ? Eh bien oui, vous pouvez même en croquer une feuille sur place, dans les bois, pour le vérifier. Les feuilles sont fraîches, un peu charnues, elles offrent un goût de petit pois, ou d’oseille mais en plus doux. La texture fait un peu penser au ficoïde glacial.
On peut donc en faire des choses, de cette krampouz muzik, une fois qu’on aura renoncé à la faire chanter ! L’amertume qu’elle présente parfois se fera plus discrète une fois assaisonnée et associée à d’autre aliments.
Vous pouvez vous en servir dans une salade composée, pour ajouter du vert dans une salade de tomate, en déco sur l’assiette. Certains utilisent ses feuilles entières pour présenter une préparation pour l’apéro : pas très pratique à saisir, mais très joli !
Il faudra que j’y goûte car ne effet, ça ne manque pas par chez nous. j’en profiterai pour demander à ma maman si, enfant, elle en mangeait ?