Le pitilig, délice simple et méconnu

Photo de référence

Le pitilig, ou farz pitilig, est une sorte de grosse crêpe cuite comme une omelette. Oui, dit comme ça, ça n’est pas très engageant. Mais quel délice !

Le pitilig n’est pas très connu, je n’en ai entendu parler qu’en Nord-Finistère, et encore… Cette discrétion est un mystère. Car à chaque fois que j’en prépare, je rencontre un énorme succès auprès des enfants.

Le pitilig mériterait bien de se retrouver à la carte des crêperies, au menu des baraques à frites à la place des gaufres, hop là un cornet de papier, quelques morceaux de pitilig saupoudrés de sucre, “Au choix, nature, chocolat, confiture, caramel au beurre salé ?”. On pourrait même imaginer une chaîne mondiale de boutiques à pitilig, allez tiens, Pitilig Boutik, c’est parti !

Cuisine à l’Ouest apporte sa pierre à cet édifice en révélant, non pas tellement la recette, qui est vraiment simplissime, mais le tour de main, qui est un peu plus coton, et essentiel à la réussite de la cuisson.

La pâte à pitilig

Rien de bien sorcier, c’est une pâte à crêpe un peu épaisse. Faites-la comme vous en avez l’habitude, avec un peu moins de lait, ce sera parfait.

Et si vous n’avez pas l’habitude faites comme ceci : cassez 4 œufs dans un saladier, battez-les, ajoutez 300 g de farine, mélangez bien, ajoutez très peu de lait, remuez encore jusqu’à ce ce qui n’y ait plus de grumeaux. Puis ajoutez le reste du lait, environ un demi-litre.

Sucrez la pâte à votre goût.

La pâte à pitilig

Petit truc personnel : ajoutez à votre pâte des copeaux de beurre. Plus simple et plus rapide que de préparer du beurre fondu. Combien de beurre ? Oh, ben, on est en Bretagne, hein… À vous de trouver le compromis entre vos bonnes résolutions et votre légitime gourmandise. Tenez compte du fait qu’un pitilig sans beurre n’aurait aucun sens…

La cuisson du pitilig

Là, on entre dans l’expertise du pitilig. Si vous versez votre pâte dans la poêle en attendant que ça se passe, vous n’obtiendrez qu’une masse informe qui ne sera jamais cuite.

Si vous savez cuire une omelette dans les règles de l’art, vous allez comprendre tout de suite. Sinon, écoutez bien et regardez les photos.

Choisissez une bonne poêle, il vaut mieux quelque chose de costaud et bien lourd, qui offre un peu d’inertie thermique. Choisissez un feu bien large, capable de chauffer la poêle jusqu’au bord, autant dire que l’induction, c’est pas bon. La flamme du gaz, c’est presque aussi bien que la flambée dans la cheminée.

Chauffez votre poêle, bien bien chaud. Déposez-y un bon morceau de beurre (encore ? Ah ben oui, faut c’qu’il faut). Le temps de l’étaler, le beurre commence à fumer et noircir, versez très vite la pâte, ni trop ni trop peu, on va dire une épaisseur d’un centimètre environ.

Cuisson du pitilig, phase 1

La pâte est rapidement saisie, c’est-à-dire que la partie en contact avec la poêle est cuite quasi instantanément. Le dessus, par contre, est encore liquide.

Laissez dorer quelques instants.

Le tour de mains pour la cuisson du pitilig

À l’aide d’une spatule, soulevez le bord de votre pâte, et d’un mouvement du poignet, penchez votre poêle de manière à ce que la pâte liquide coule sous la pâte déjà cuite.

Faites le même geste tout autour de la poêle.

Laissez dorer cette nouvelle couche de pâte en contact avec la poêle, puis recommencez l’opération jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pâte liquide.

Vous êtes toujours à feu vif, faites attention : il faut que ça dore, il ne faut pas que ça brûle.

L'aspect du pitilig en fin de cuisson

Donc, avant que ça brûle, retournez votre pitilig pour dorer l’autre face. Baissez le feu et laissez cuire quelques minutes.

Vous avez vu comme c’est beau ?

Saupoudrez de sucre en poudre, ça croque sous la dent, c’est une merveille. Ça a quelque chose du kouign amann, de la crêpe et du far, mais c’est une saveur unique.

Vous avez de quoi calmer trois ou quatre gourmands impatients, juste le temps de préparer la deuxième fournée. Chaud devant !

Le pitilig par Hélène

Mise à jour octobre 2019 : France 3 Bretagne propose ce reportage où Hélène nous montre comment elle prépare le pitilig. Beau témoignage !

Malheureusement, l’image est coupée au moment où Hélène cuit le pitilig dans la poêle, et c’est pourtant là l’essentiel. Pas grave, Cuisine à l’Ouest vous montre ce geste plus haut dans cet article ;-)

>> Voir aussi le farz buen, une variante du pitilig

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62 commentaires à propos de “Le pitilig, délice simple et méconnu

  1. Alors mon pere nous avait appris a faire ceci aussi et on appelait ca « un mate faim » car ca nous callait quand on etait ado et qu’on avait super faim

  2. Bonjour,
    En Hongrie aussi cette recette existe. Csaszarmorzsa . Une nuance dans certaines régions : les blancs sont battus en neige. C’est délicieux avec de la confiture d’abricot et des noix râpées.
    Une touche de chantilly (faite à la maison bien sûre) pour les gourmands…

    1. Formidable ! un tour du Monde du pitilig ! En effet, on trouve des infos sur le Csaszarmorzsa sur internet, je vais creuser un peu…

  3. En Autriche ou la Bavière on appelle cette pâte à crêpes le  » schmarn  » accompagné d’un compote de quetsches à la cannelle.
    Qu’est ce c’est goûteux

  4. Alors cette recette existe dans le Morvan… Ma mère nous en faisait et je co tinue avec mes enfants et petits enfants… Mais chez nous on appelle ça un crapaud ou un roubigneau !!!!

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