Les bigorneaux, c’est une pêche plutôt facile, pas besoin de très grande marée.
Il faut juste connaître les bon coins, qui ressemblent en général à ça : des rochers, des cailloux sous lesquels ils peuvent se cacher, des mares, un peu de goémon, un endroit qui reste bien humide après que la mer s’est retirée.
Le bigorneau se nourrit d’algues d’épave, c’est-à-dire détachées de leur support. S’il y a des algues, il y a sans doute des bigorneaux.
Reconnaître les bigorneaux
Il ne faut pas confondre le bigorneau (Littorina littorea) avec la bigorne de chien (bigorneau gris ou Osilinus lineatus), qu’on ne consomme pas (est-il mauvais, est-il toxique ? si vous avez des infos, n’hésitez pas à nous les donner en commentaire).
On vous dirait bien que c’est simple, que le bigorneau comestible est noir brillant… mais ce n’est pas vrai : il peut prendre des teintes très variées, du noir au presque blanc, en passant par le brun-ocre. On en trouve même des bicolores. C’est plutôt sa forme régulière, l’extrémité pointue de sa coquille qui fait la différence.
Quant à la bigorne de chien, l’intérieur de sa coquille est nacrée. Ci-dessus, à gauche, des bigornes de chien ; à droite, le vrai bigorneau, celui qui nous intéresse. On voit que l’intérieur est bien plus charnu.
Une dernière précaution : vérifiez que votre beau bigorneau n’abrite pas un bernard-l’ermite, ce petit crabe squatter de coquille. Ce serait dommage de cuire inutilement un si curieux animal.
Pêcher les bigorneaux
Pour les pêcher, deux méthodes : soulever les algues et soulever les cailloux.
Première méthode : soulever les fucus (goémon) accrochés aux rochers
Prenez-les délicatement, comme des cheveux que vous voudriez rabattre sur le côté. Attention, il ne s’agit pas de les arracher ! Dessous, vous trouverez parfois quelques bigorneaux, accrochés au rocher ou aux algues elles-mêmes. Regardez aussi le sol : perturbés par le mouvement, quelques bigorneaux seront peut-être tombés.
Deuxième méthode : soulever les cailloux
Vous apprendrez vite à reconnaître les cailloux qui abritent des bigorneaux : il faut qu’un espace leur permette de s’y glisser, il faut un peu d’eau, mais pas trop. Soulevez le caillou, maintenez-le d’une main pendant que vous essayez de repérer les bigorneaux. Pas facile : tout ce petit monde est bien sombre. Attendez quelques secondes avant de reposer votre caillou : votre œil va s’habituer et vous allez voir quelques spécimens qui vous avaient échappé au premier regard, collés sur la surface cachée du caillou, ou à demi cachés sous des algues, ou encore tombés au sol.
Cette seconde méthode est généralement plus rentable : selon le caillou, vous pêcherez entre zéro et une dizaine de bigorneaux.
Reposez délicatement votre caillou, dans le bon sens pour préserver la flore et la faune. Et passez au suivant.
Selon la richesse du terroir que vous avez choisi, selon votre patience et votre ténacité, selon le temps que vous y consacrez (attention à la marée montante !) vous recueillerez entre un bol et un kilo de bigorneaux.
Préparer vos bigorneaux
Vous ne les mangerez pas tout de suite : il vaut mieux les faire dégorger un jour ou deux dans un fond d’eau de mer (ou d’eau salée à 20 grammes par litre) que vous changerez deux ou trois fois. Les bigorneaux se débarrasseront ainsi du sable et des impuretés.
Pour savoir comment cuire et déguster votre pêche, voyez notre article Le bigorneau pain-beurre et si vous souhaitez une recette plus élaborée, essayez notre écrasé de pommes de terre aux bigorneaux.
Voir aussi notre article sur la pêche à pied
j’ai déjà fait cuire des bigornes de chien. Impossible à le retirer de la coquille après cuisson, je n’ai pas pu les manger (il sont loger très profond et leur coquille et épaisse). J’ai du les jeter. c’est sans doute pour ça que l’on ne mange pas de bigornes de chien.
Merci de ce partage, en effet, si on ne peut pas les décoquiller, la dégustation devient laborieuse…
Bonjour’
Breton de naissance,mon papa grand amateur de bigorneaux,m’avait expliqué qu’on ne mangeait pas les bigorneaux « gris ».
Bien des années plus tard,faute de bigorneaux noirs et tombé sur une grande quantité de gris (les très gros qui se tiennent généralement très haut sur la ligne de marée) j’ai ramassé et mangé avec bonheur. Certes ils n’ont pas la finesse des noirs, mais je vous assure qu’ils sont bons et charnus et que je les recherche même……
Les petits sont en effet immangeables car non de coquille les.
Mon secret ( qui n’en est pas vraiment un…)pour un decoquillage parfait:
Jeter les bigorneaux dans une très salée bouillante. Dès la reprise du « bout »chronométrez très exactement 2,45 minutes et jetez le tout dans une passoire. Bon appetit
Meric Michel pour ces précisions !