L’osmundea pinitifada est une petite algue qu’on trouve assez facilement sur les rochers. On l’appelle aussi la dulse poivrée. Consommée crue, elle offre une saveur étrange, poivrée, et un goût qui rappelle celui de l’huître.
Déposée en petite quantité sur un pain-beurre, elle est vraiment très agréable.
En cette grande marée de février, nous en avons ramassé un peu. Surprise, le goût est extrêmement puissant ! Extraordinaire, mais à la limite de l’écœurement.
Nous nous sommes donc renseignés : en effet, tout le monde s’accorde à dire que c’est au printemps qu’elle est le plus parfumée.
L’osmundea est-elle vraiment comestible ?
Le site Doris (données d’observation pour la reconnaissance de l’identification de la faune et la flore subaquatiques) donne tout ce qu’il faut savoir sur cette algue, mais reste prudent sur sa comestibilité : en France, elle n’est pas référencée parmi les plantes comestibles car elle contient des substances qui sont potentiellement dangereuses si elles sont consommées à forte dose
. Impossible d’en savoir plus. Il s’agit peut-être d’une mention de prudence, vu que la chose n’est pas réglementairement reconnue comme comestible ? Bon, ben on vous a prévenus. En tout cas, on voit mal comment on pourrait consommer l’osmundea à forte dose, tellement sa saveur est puissante.
Le beurre d’osmundea
Revenons à notre osmundea. On ne peut vraiment pas la manger comme ça, trop intense. Et pourtant, quelle saveur ! Allez, on va en faire un beurre d’algue, juste un peu, pour voir. On a le pressentiment que le beurre va adoucir, enrober, former comme un écrin gustatif.
Niveau proportion : un peu de beurre, un peu d’algues. Ça vous va ? Ben oui, on est dans l’expérimentation, on fait ça au jugé.
Hachons les algues au couteau, aussi finement que possible.
Mélangeons avec le beurre, malaxons, faisons notre Bordier (fameux beurrier de Saint-Malo, on vous en reparlera).
Une pointe de fleur de sel (oui, nous sommes partis d’un beurre sans sel !).
Une petite mise en forme pour faire joli, c’est facile, il suffit de former un rouleau dans un film alimentaire, comme un bonbon.
Et hop, 24 heures au frigo pour que les saveurs se diffusent.
Nous l’avons étalé sur du pain et dégusté avec les bigorneaux pêchés en même temps que nos algues, ils ont juste eu le temps de dégorger dans un bol d’eau de mer.
Le résultat était à la hauteur de nos espérances : la saveur s’est diffusée, ce beurre est vraiment très original, ne ressemble à rien d’autre.
Et vous, vous la connaissez, cette algue ?
N’hésitez pas à nous faire part de vos expériences avec cette algue vraiment curieuse, il suffit de laisser un petit commentaire !
>> Voir aussi notre page sur les algues comestibles
>> Voir nos recettes de beurre d’algues plus classiques
Bonjour,
Oui, je la connais cette étonnante belle petite algue que j’ai fait découvrir à des copines. Je viens de faire une petite
cueillette que j’aimerais faire sécher (une partie). Comment m’y prendre ??? je pense à plat sur la table au soleil, puis la mixer une fois sèche. Qu’en pensez-vous ?
Eh bien, je n’ai jamais essayé. Au soleil, si le temps s’y prête, pourquoi pas ? Vous nous ferez part du résultat ? Merci d’avance !
Bonjour, j’avais fait un Atelier Cueillette Algues et cuisine d’algues à Ploumanach dans les Côtes-d’Armor et l’animatrice ne nous avait pas du tout prévenues de cette toxicité au brome et de ce goût si fort non seulement d’huîtres mais également (j’ai compris depuis en faisant des recherches dans des livres) de truffe qui est pour moi qui mange à peu près tout avec plaisir l’une des deux seules choses Que je ne supporte pas ( avec l’anchois séché au-dessus des pizzas )
J’étais toute contente au départ de ma fabriquer, mon beurre aux algues façon bordier et je suis partie précipitamment aux toilettes pensant me trouver mal tellement j’étais dégoûtée, écœurée par le goût et l’odeur. Donc effectivement il faut à la fois être fan de ce parfum mais en plus que votre corps le supporte a la dégustation ! Faire un test comme en cosmétique !
Ah oui, en effet, un goût de truffe, c’est vrai. Mais les saveurs sont tellement intenses que je ne l’avais pas identifié.
Effectivement il faut être fan…et je le suis. J’adore son goût « huitre, truffe, et le petit piquant du poivre qui reste en bouche ». Je viens de faire une récolte près de Concarneau et vais me faire un beurre/poivre de mer pour une partie et sécher le reste que je vais moudre pour d’autres usages.